Ottawa muselle l’opposition à la COP30

Patrick Bonin, député fédéral de Repentigny et porte-parole du Bloc Québécois en matière d’Environnement et Changements climatiques

À quelques semaines de la Conférence des Parties (COP30) au Brésil — la plus importante depuis la signature de l’Accord de Paris en 2015 — le gouvernement Carney a choisi de couper le budget qui permettait à l’opposition de faire partie de la délégation officielle du Canada.

Concrètement, les partis d’opposition ne pourront y participer qu’à leurs frais, ce qui revient à les exclure des débats où se joue l’avenir climatique. Pour Patrick Bonin, député fédéral de Repentigny et porte-parole du Bloc Québécois en matière d’Environnement et Changements climatiques, cette décision est inacceptable à la fois sur le plan démocratique et sur le plan climatique.

« Dix ans après l’Accord de Paris, la planète s’apprête à faire le point sur ses engagements. Alors que le Canada est en voie de rater ses propres objectifs, le gouvernement libéral ne veut pas voir l’opposition à la COP30 et tente de réduire au silence les voix dissidentes. C’est un recul indéfendable. Depuis la fin des années 1970, tous les gouvernements fédéraux — à l’exception de Stephen Harper — ont toujours permis à l’opposition d’être présente lors des Conférences des Parties. Cette pratique garantissait transparence, accès à l’information et crédibilité sur la scène internationale. Avec M. Carney, on assiste à de graves reculs climatiques et c’est un retour à l’ère Harper », se désole Patrick Bonin.

Selon lui, en brisant cette tradition, le gouvernement Carney envoie un message inquiétant en légitimant l’absence de débats et de contrepoids démocratiques lorsque l’urgence climatique exige des actions claires et concertées.

Celui qui a participé à six Conférences des Parties lorsqu’il travaillait au sein d’organismes environnementaux affirme : « Il faut savoir que les négociations se déroulent jour et nuit. Des discussions cruciales ont lieu dans les corridors. Les rencontres improvisées sont souvent déterminantes. Certaines positions peuvent changer à la toute dernière minute. À distance, il est impossible de suivre ces échanges. Exclure l’opposition, c’est priver les Québécois et les Canadiens d’une voix indépendante capable de les informer, de commenter les politiques canadiennes et les négociations internationales, de dénoncer l’écoblanchiment, de défendre les intérêts du Québec et de rendre compte fidèlement de se décide aux Nations Unies. Au moment où le Canada multiplie les retards et les reculs en matière de climat, cette décision envoie le signal que la lutte climatique passe après les calculs politiques. »

Le député Bonin demande donc à la ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Julie Dabrusin, de revenir sur sa décision. Selon lui, la tentative d’exclure l’opposition de la COP30 constitue un recul démocratique et climatique majeur, qui doit être corrigé sans délai.

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