La Banque du Canada maintient son taux directeur à 2,75 % en raison de l’incertitude mondiale

Courtoisie de L'Association des professionnels de la construction et de l'habitation du Québec

La Banque du Canada a annoncé qu’elle maintient le taux cible du financement à un jour à 2,75 %, une décision motivée par un contexte économique international instable, notamment en raison de la politique commerciale des États-Unis. Le taux officiel d’escompte demeure à 3 % et le taux de rémunération des dépôts, à 2,70 %.

Dans son Rapport sur la politique monétaire de juillet, la Banque souligne que les négociations commerciales américaines restent imprévisibles. Plutôt que de publier des projections de croissance du PIB et d’inflation, l’institution propose trois scénarios économiques : un scénario de maintien, un scénario d’escalade et un scénario de désescalade des droits de douane.

Résilience canadienne malgré les perturbations

L’économie mondiale, bien que fragilisée, fait preuve de résilience. Aux États-Unis, la croissance a ralenti, mais le marché de l’emploi reste fort. L’inflation a légèrement augmenté. Dans la zone euro, l’activité économique progresse timidement, tandis qu’en Chine, la baisse des exportations vers les États-Unis est compensée par une hausse vers d’autres pays.

Le Canada, quant à lui, ressent les contrecoups des droits de douane américains. Après une croissance notable au premier trimestre 2025, le PIB aurait reculé d’environ 1,5 % au deuxième trimestre. Ce recul s’explique notamment par un affaiblissement des exportations. L’incertitude pèse également sur les investissements et les dépenses des ménages. Le taux de chômage a atteint 6,9 % en juin, et la croissance des salaires ralentit.

Des perspectives prudentes

Dans le scénario principal envisagé par la Banque, la croissance reprend lentement d’ici la fin de 2025, atteignant environ 1 %, avant de remonter à 2 % d’ici 2027. Si les tensions commerciales s’apaisent, une reprise plus rapide est possible. À l’inverse, en cas d’escalade, une contraction de l’économie pourrait se prolonger jusqu’à la fin de l’année.

L’inflation mesurée par l’IPC s’est établie à 1,9 % en juin, et à 2,5 % si l’on exclut les taxes. La Banque note que les pressions inflationnistes demeurent, notamment en raison de la hausse des coûts de logement, bien que cette dernière ralentisse. Les coûts liés à la réorganisation des chaînes d’approvisionnement, nécessaires pour contourner les droits de douane, pourraient également faire grimper les prix.

Réaction de l’APCHQ

Réagissant à l’annonce, David Goulet, directeur du service économique de l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ), souligne :

« L’économie canadienne démontre une résilience inattendue face à l’incertitude économique et à l’accélération de l’inflation fondamentale. Dans ce contexte particulier, la Banque du Canada a décidé de maintenir son taux directeur à 2,75 %. Les frais de logement constituent le principal moteur de l’inflation au Canada, mais cette pression ralentit graduellement, une bonne nouvelle dans ces temps difficiles. » – David Goulet, Directeur du service économique de l’APCHQ

La Banque du Canada se montre prudente, surveillant de près l’impact des tensions commerciales sur la croissance, les investissements et les prix. Elle n’exclut pas une baisse éventuelle de son taux directeur si les pressions inflationnistes s’atténuent davantage.

La prochaine date d’établissement du taux cible du financement à un jour est le 17 septembre 2025.

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