La Ville de Québec prend acte de la plus récente décision du comité de démolition de la Commission d’urbanisme et de conservation de Québec (CUCQ) rendue le 20 juin 2024 dans le dossier de la maison Bégin-Létourneau, située au 2151, boulevard du Père-Lelièvre.
À la suite de la réception de nouvelles informations sur l’état du bâtiment, la Commission a résolu de réviser sa décision lors de la séance publique du 20 juin 2024 et d’approuver la démolition du bâtiment afin de sécuriser le plus rapidement possible le site. Elle a, notamment, considéré l’état irrécupérable de celui-ci.[BT1]
La protection du patrimoine est au cœur des préoccupations de la Ville en raison, notamment, de son statut particulier en tant que capitale nationale et de la place particulière qu’elle occupe dans la prestigieuse Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Chronologie des événements
- 23 janvier 2024 : La structure de la maison Bégin-Létourneau a été heurtée par une pelle mécanique
- 25 janvier 2024 : Dépôt d’une demande de démolition par le propriétaire
- 26 février 2024 : Visite du bâtiment par un ingénieur en structure mandaté par la Ville. Cette visite permet de confirmer que la restauration du bâtiment est encore possible.
- 29 février 2024 : Le comité de démolition de la Ville de Québec, qui souhaite protéger le bâtiment d’exception, refuse la demande de démolition et demande :
- D’étayer convenablement et conformément le bâtiment selon les recommandations d’un ingénieur en structure dans les meilleurs délais;
- De procéder aux travaux nécessaires pour freiner la dégradation de la structure et des composantes architecturales du bâtiment;
- De procéder aux travaux de reconstruction des fondations et de restauration de la maison Bégin-Létourneau, tel que préalablement approuvés par la Commission.
- 4 avril 2024 : Le propriétaire se prévaut de son droit d’être entendu par la Commission dans les 30 jours suivant la décision. Ce dernier a reporté à deux reprises sa date d’audience qui a été finalement fixée au 20 juin 2024.
- Mars-avril 2024 : Dans l’intervalle, le même ingénieur initialement mandaté par la Ville pour contre-expertiser les documents fournis par le demandeur a visité de nouveau la propriété à la fin mars 2024. Cette visite lui a permis de conclure à une perte totale compte tenu, entre autres, du long délai auquel le bâtiment a été maintenu dans une position où les déformations sont devenues permanentes.
- 20 juin 2024 : La Commission a résolu de réviser sa décision lors de la séance publique du 20 juin 2024 et d’approuver la démolition du bâtiment.
La protection du patrimoine : une priorité
Avec son statut particulier que lui confère l’UNESCO, la Ville fait de la protection du patrimoine l’une de ses priorités. C’est pourquoi elle s’est dotée au cours des dernières années d’outils supplémentaires pour sévir en matière de protection du patrimoine. On peut penser, entre autres, aux règlements portant sur l’occupation et l’entretien des bâtiments et sur la démolition d’immeubles patrimoniaux et d’autres immeubles assujettis à la compétence de la Commission d’urbanisme et de conservation de Québec, respectivement adoptés en novembre 2022 et en mars 2023, sans oublier le Plan d’action du patrimoine 2022-2027, également adopté en 2022.
À cela, ajoutons également que depuis l’automne 2023, la Ville a revu ses processus d’inspection en matière de bâtiments patrimoniaux vacants. Désormais, l’inspection d’un tel bâtiment doit inclure obligatoirement une évaluation de l’intérieur du bâtiment afin de vérifier, entre autres, les signes de détérioration de la structure. Cette mesure s’ajoute à celles déjà en place puisque les inspecteurs de la Ville de Québec sillonnent déjà l’ensemble des secteurs à caractère patrimonial pour s’assurer que les propriétaires respectent la réglementation municipale en vigueur. Lorsque requis, des avis ou des constats d’infraction sont remis.
De plus, un registre interservices des bâtiments patrimoniaux vacants a également été mis en place à l’automne 2023. Ce dernier, destiné à un usage interne, permet de lister et de documenter tous les bâtiments patrimoniaux inhabités du territoire afin d’y effectuer des inspections extérieures et intérieures sur une base régulière et, le cas échéant, d’intervenir auprès des propriétaires.