Un professeur de l’Université Laval reçoit 7 M$ pour réduire l’utilisation d’insecticides

Courtoisie Université Laval

Le professeur Edel Pérez-López, de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation de l’Université Laval, reçoit 7 098 990 $ dans le cadre du programme CRSNG Alliance – Initiative de recherche en agriculture durable. Cette subvention permettra de mettre au point des méthodes pour réduire l’utilisation d’insecticides synthétiques. 

Le projet LeafHope s’intéresse aux cicadelles, de petits insectes vecteurs de maladies végétales. Ces ravageurs endommagent plusieurs cultures à travers le pays, dont le canola, la fraise et le bleuet. « Ces cultures, qui représentent collectivement une valeur annuelle de 31 milliards de dollars, dépendent fortement des insecticides, ce qui contribue aux émissions de gaz à effet de serre et à la contamination des eaux souterraines », rapporte le professeur Edel Pérez-López, qui souligne l’importance de trouver des solutions de rechange durables aux insecticides. 

Optimiser, remplacer et implanter 

Pendant quatre ans, les scientifiques affiliés au projet travailleront en parallèle sur trois objectifs : optimiser l’utilisation des insecticides, trouver des solutions écologiques de remplacement et implanter et généraliser les bonnes pratiques dans les champs. Pour ce faire, ils collaboreront directement avec 140 agriculteurs, 8 associations de producteurs à travers le Canada, le Réseau québécois de recherche en agriculture durable (RQRAD), le Conseil canadien du canola, BASF Canada et Anatis Bioprotection.  

« C’est impossible d’arrêter complètement l’utilisation des insecticides, mais nous pouvons déterminer le meilleur moment d’application et ainsi réduire de trois à quatre fois la quantité répandue », rapporte Edel Pérez-López. Pour ce faire, les scientifiques suivront la population de cicadelles avec des pièges collants munis de caméra et installés dans les champs. Grâce à l’intelligence artificielle, ils pourront identifier quelles espèces de cicadelles, parmi la centaine existante, sont les plus abondantes. Ils pourront également établir le patron de migration en fonction des changements climatiques.  

Le projet mènera aussi à des solutions de rechange aux insecticides, qui s’inspirent notamment des microbes transportés par les cicadelles dans leur estomac. Cet aspect passe par le microbiome des cicadelles. « Ces microbes peuvent produire des molécules potentiellement nuisibles pour l’insecte. En les produisant à grande échelle, ces molécules pourraient servir d’insecticide naturel », explique le professeur Pérez-López. Ces produits, plus écologiques, devront toutefois être sans danger pour les insectes bénéfiques comme les pollinisateurs.  

Le transfert de connaissances fait partie intégrante du projet. En plus d’implanter de nouvelles méthodes agricoles résultant de la recherche, les scientifiques veulent évaluer les pratiques actuellement en place au champ à travers des entrevues et des questionnaires. « Il y a beaucoup de stratégies dans la communauté agricole que nous ne connaissons pas. Certaines peuvent être améliorées et d’autres méthodes, déjà efficaces, mériteraient d’être généralisées », souligne Edel Pérez-López. 

Le professeur veut aussi sonder les agriculteurs en vue d’une future commercialisation. « Parmi nos solutions innovantes, lesquelles les intéresseraient ? Quel prix leur paraît raisonnable ? De quelle façon devrions-nous implanter les solutions choisies ? Voici ce que nous voulons savoir », précise-t-il.  

Le projet LeafHope est mené en collaboration avec Valérie Fournier et Romain Paul Dureau de l’Université Laval, Paul Manning de l’Université Dalhousie, Sean Prager de l’Université de Saskatchewan, Boyd Mori de l’Université d’Alberta et Lauren Erland de l’Université de la Vallée de Fraser. Pour la durée du projet, une soixantaine d’étudiantes et d’étudiants des trois cycles et des stagiaires postdoctoraux seront recrutés. 

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